Les phénomènes pathologiques donnent un accès privilégié aux lois générales du fonctionnement
du vivant
Ainsi, le sens du terme pathos en grec montre différentes dimensions de l'existence humaine, de
ses modalités d'existence s'opposant à son essence ontologique. En premier lieu, on relève la
notion d'événement ou de phénomène. En deuxième lieu, la notion d'épreuve ou de malheur. En
troisième lieu, celle de souffrance ou de mort. En quatrième lieu, la notion d'affectation ou de
souffrance physique ou morale. Enfin, la notion de sentiment ou de passion.
Dans cette perspective, on peut comprendre également l'arrière-plan philosophique hérité de la
philosophie des grecs anciens et concevant l'être humain comme engagé dans une histoire à
l'intérieur de laquelle il est inéluctablement entraîné dans un destin et confronté à la souffrance de
cette existence concrète. On retrouve donc la dichotomie ou la distinction très nette entre l'idéal
du monde des idées et le caractère négatif de l'existence corporelle, de la matière, de la vie
terrestre.
2. La notion d'être pathique.
La maladie est un phénomène essentiel du vivant. Par ailleurs, la situation de laboratoire est
pathologisante car elle met le vivant dans un contexte anormal. On fera ici référence aux citations
portées sur les documents intitulés "la méthode pathologique et la situation pathique de
l'homme". On retiendra en particulier les notions énoncées par HEGEL, MERLEAU-PONTY
(psychologue de la phénoménologie), FREUD, Michel FOUCAULT, von WEIZSAECKER et
NIETZSCHE. Dans les développement de von WEIZSAECKER, on retiendra l'importance des
termes modaux de pouvoir, vouloir et devoir. On voit en effet que ces termes sont porteurs de
sens éventuel des rapports de l'être humain à lui-même, au monde environnant et à autrui, ainsi
qu'aux représentations véhiculées par la société. Ces diverses représentations, et par conséquent
ces sens eux-mêmes varient bien évidemment dans le temps et dans l'espace. Ils sont en cela
toujours particuliers et donc pathiques.
3. La théorie du sujet et de la communication.
La définition de l'homme qui sous-tend les logiques de pensée classique et positiviste aux origine
de la criminologie, constitue une "fiction" en ce qu'elle réduit l'être humain d'une part à son seul
champ de conscience et à son libre-arbitre et, d'autre part, à la seule réalité de son corps et à ses
conditionnements biologiques, psychologiques et sociaux. En cela cette conception ne
constituerait en elle-même qu'une image "centaurique" de l'être humain.
Il est donc nécessaire de réinsérer le sujet dans un ensemble plus vaste. C'est pourquoi on peut
élaborer une théorie du sujet et (à la suite de Jacques SCHOTTE, Vers une Théorie du Sujet, in
" Acteur Social et Délinquance " Pierre Mardaga Editeur, pp 134 à 139.) envisager ce sujet
comme constitué de deux composantes. D'une part, il faut prendre en compte sa pluralité interne.
Cette pluralité, qui est celle de ses dési
rs en même temps que de ses capacités et de ses relations
au monde extérieur, implique évidemment la contradiction. Par ailleurs, l'homme se compose
aussi du vide interne de ses potentialités et ne se définit en cela que négativement. Il est en effet
un potentiel permanent dès lors qu'il est à advenir. Ce vide interne est le lieu par conséquent d'une
profondeur intérieure mais aussi d'une dialectique, d'un échange constant avec lui-même et avec
le monde environnant. Cette profondeur et cette potentialité sont les fondements mêmes de la
communication humaine qui est par conséquent aussi en elle-même un problème et une
dialectique du contradictoire.
On ne peut d'ailleurs comprendre la communication que comme un mécanisme dynamique
s'intégrant dans une conception systémique ou circulaire de l'individu inséré dans son
environnement et dans ses relations à autrui. En cela, on se détache d'une conception causaliste et
linéaire de l'homme, conception ayant servi de référence à toutes les théories scientifiques
antérieures, et principalement aux théories des sciences exactes, pour adopter un modèle
d'explication dynamique et global. La question posée n'est plus celle du pourquoi ? mais bien du
comment ?.
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