Dans les LAM, il existe une accumulation de précurseurs myéloïdes non matures dans la
moelle (blastes>20%), le sang ou d’autres tissus.
Les techniques cytogénétiques conventionnelles et moléculaires sont maintenant intégrées
dans le panel des analyses indispensables au diagnostic de leucémie aiguë.
Les anomalies chromosomiques contribuent à définir le type de leucémie et présentent aussi
l'intérêt d'être des facteurs pronostiques indépendants, essentiels pour les choix
thérapeutiques.
Anomalies chromosomiques de pronostic favorable
- t(8;21)(q22;q22) se retrouve le plus souvent dans les LAM2
- t(15;17)(q25;q21) pathognomonique des LAM3 (leucémie promyélocytaire)
- inv (16)(p13q22) pathognomonique de la LAM4 à éosinophiles
Anomalies chromosomiques de pronostic défavorable
Concernent 30% des patients mais ne sont pas spécifiques :
- délétion du chromosome 5 del(5) ou du chromosome 7 del(7)
- réarrangement 3q21
- réarrangement 11q23 (surtout LAM4/ LAM5 ou LA biphénotypique)
- t(9;22)(q34;q11) (LAM1 ou 2 le plus souvent)
- t(6;9)(p23;q34)
Anomalies chromosomiques de pronostic intermédiaire
- Caryotype normal chez l’adulte jeune
- Trisomie 8, perte de l’Y et la trisomie 6
IV-: ANOMALIES CYTOGENETIQUES DANS LES PATHOLOGIES DE
LA LIGNEE LYMPHOIDE
IV-1 : Les leucémies lymphoïdes chroniques
Les leucémies lymphoïdes chroniques (LLC) présentent un profil chromosomique très
particulier, caractérisé par des déséquilibres génétiques multiples et récurrents.
Les anomalies chromosomiques sont détectées dans plus de 80 % des cas des LLC. Elles
peuvent être isolées ou associées entre elles ou bien encore apparaître au cours de l’évolution
de la maladie.
Les anomalies cytogénétiques les plus fréquemment retrouvées dans les LLC sont les
délétions de la région 13q de bon pronostic, la trisomie 12, et les délétions 11q et 17p qui
constituent des facteurs indépendants prédictifs d’une progression rapide.
IV-2- : Les leucémies aigues lymphoblastiques
Les leucémies aigues lymphoblastiques (LAL) sont des proliférations clonales malignes des
cellules souches engagées dans la différenciation lymphoïde B (LAL-B) ou T (LAL-T). Des
anomalies chromosomiques clonales sont retrouvées dans la majorité des cas : 80 % chez
l’enfant et 70 % chez l’adulte. On distingue des anomalies de nombre et des anomalies de
structure bien que ces deux types d’anomalies soient parfois associés : le pronostic est alors
celui qui est lié à l’anomalie de plus mauvais pronostic.
IV-2- 1 Les Anomalies de nombre dans les LAL
- Hypodiploïdie : < 45 chromosomes mauvais pronostic
- Tétraploïdie : 82- 97 chromosomes mauvais pronostic
- Hyperdiploïdie : 47- 50 chromosomes pronostic intermédiaire
- Hyperdiploïdie : > 50 chromosomes bon pronostic
- Hyperdiploïdie : > 55 chromosomes très bon pronostic
IV-2- 2 : Anomalies de structure dans les LAL
Leucémies aiguës lymphoblastiques B
La t(12;21)(p13;q22), non détectable en cytogénétique conventionnelle (pronostic favorable)
La t(8;14)(q24;q32) et ses formes variantes : t(2;8)(p12;q24) ou t(8;22)(q24;q11), observées
dans les LAL3B dites de type Burkitt hyperleucocytaires (pronostic intermédiaire)
La t(4;11)(q21;q23) chez 60% des enfants de moins de un an avec LAL préB très
hyperleucocytaires (pronostic défavorable)
La t(9;22)(q34;q11) des LAL de l’enfant et 20% à 30% des LAL de l’adulte (pronostic
défavorable)
Leucémies aiguës lymphoblastiques T
Ce sont des leucémies essentiellement de l’adulte jeune. Elles sont moins fréquentes que les B
et de moins bon pronostic chez l’enfant. Les remaniements intéressent les sites de localisation
des gènes des récepteurs des cellules T en 14q11, en 7q34.
IV-3 : Les lymphomes
Dans les lymphomes, le foyer leucémique est situé dans les ganglions lymphatiques.
L’envahissement de la moelle et du sang est secondaire.
IV-3-1 : lymphomes non Hodgkiniens type B
La t(8;14)(q24;q31) : lymphomes de Burkitt, 40% de tous les lymphomes de l’enfant et 5%
de ceux de l’adulte (risque élevé)
La t(14;18)(q32;q21) : lymphomes B folliculaires à petites cellules clivées (risque faible)
La t(11;18)(q21;q21) ou t(1;14)(p22;q32): lymphomes B de la zone marginale (risque faible)
La t(11;14)(q31;q22) : lymphomes du manteau (risque intermédiaire)
IV-3-2 : lymphomes non Hodgkiniens type T
La t(2;5)(p23;q35) : lymphomes anaplasiques
VI :
VI : CONCLUSION
La cytogénétique classique reste la technique de première intention, permettant d’analyser
l’ensemble des chromosomes. La cytogénétique moléculaire lui est complémentaire, car elle
est réalisée avec des sondes ciblées, à la recherche d’une anomalie attendue. Elle est
particulièrement importante dans la détection de la maladie résiduelle.
La biologie moléculaire permet en outre de conforter, préciser ou quantifier une anomalie
donnée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire