La méthode pathologique.

dimanche 5 janvier 2014
Les phénomènes pathologiques donnent un accès privilégié aux lois générales du fonctionnement 

du vivant

Ainsi, le sens du terme pathos en grec montre différentes dimensions de l'existence humaine, de 

ses modalités d'existence s'opposant à son essence ontologique. En premier lieu, on relève la 

notion d'événement ou de phénomène. En deuxième lieu, la notion d'épreuve ou de malheur. En 

troisième lieu, celle de souffrance ou de mort. En quatrième lieu, la notion d'affectation ou de 

souffrance physique ou morale. Enfin, la notion de sentiment ou de passion. 

Dans cette perspective, on peut comprendre également l'arrière-plan philosophique hérité de la 

philosophie des grecs anciens et concevant l'être humain comme engagé dans une histoire à 

l'intérieur de laquelle il est inéluctablement entraîné dans un destin et confronté à la souffrance de 

cette existence concrète. On retrouve donc la dichotomie ou la distinction très nette entre l'idéal 

du monde des idées et le caractère négatif de l'existence corporelle, de la matière, de la vie 

terrestre. 

2. La notion d'être pathique. 

La maladie est un phénomène essentiel du vivant. Par ailleurs, la situation de laboratoire est 

pathologisante car elle met le vivant dans un contexte anormal. On fera ici référence aux citations 

portées sur les documents intitulés "la méthode pathologique et la situation pathique de 

l'homme". On retiendra en particulier les notions énoncées par HEGEL, MERLEAU-PONTY 

(psychologue de la phénoménologie), FREUD, Michel FOUCAULT, von WEIZSAECKER et 

NIETZSCHE. Dans les développement de von WEIZSAECKER, on retiendra l'importance des 

termes modaux de pouvoir, vouloir et devoir. On voit en effet que ces termes sont porteurs de 

sens éventuel des rapports de l'être humain à lui-même, au monde environnant et à autrui, ainsi 

qu'aux représentations véhiculées par la société. Ces diverses représentations, et par conséquent 

ces sens eux-mêmes varient bien évidemment dans le temps et dans l'espace. Ils sont en cela 

toujours particuliers et donc pathiques.


3. La théorie du sujet et de la communication. 

La définition de l'homme qui sous-tend les logiques de pensée classique et positiviste aux origine 

de la criminologie, constitue une "fiction" en ce qu'elle réduit l'être humain d'une part à son seul 

champ de conscience et à son libre-arbitre et, d'autre part, à la seule réalité de son corps et à ses 

conditionnements biologiques, psychologiques et sociaux. En cela cette conception ne 

constituerait en elle-même qu'une image "centaurique" de l'être humain. 

Il est donc nécessaire de réinsérer le sujet dans un ensemble plus vaste. C'est pourquoi on peut 

élaborer une théorie du sujet et (à la suite de Jacques SCHOTTE, Vers une Théorie du Sujet, in 

" Acteur Social et Délinquance " Pierre Mardaga Editeur, pp 134 à 139.) envisager ce sujet 

comme constitué de deux composantes. D'une part, il faut prendre en compte sa pluralité interne. 

Cette pluralité, qui est celle de ses dési
rs en même temps que de ses capacités et de ses relations

au monde extérieur, implique évidemment la contradiction. Par ailleurs, l'homme se compose 

aussi du vide interne de ses potentialités et ne se définit en cela que négativement. Il est en effet 

un potentiel permanent dès lors qu'il est à advenir. Ce vide interne est le lieu par conséquent d'une 

profondeur intérieure mais aussi d'une dialectique, d'un échange constant avec lui-même et avec 

le monde environnant. Cette profondeur et cette potentialité sont les fondements mêmes de la 

communication humaine qui est par conséquent aussi en elle-même un problème et une 

dialectique du contradictoire. 

On ne peut d'ailleurs comprendre la communication que comme un mécanisme dynamique 

s'intégrant dans une conception systémique ou circulaire de l'individu inséré dans son 

environnement et dans ses relations à autrui. En cela, on se détache d'une conception causaliste et 

linéaire de l'homme, conception ayant servi de référence à toutes les théories scientifiques 

antérieures, et principalement aux théories des sciences exactes, pour adopter un modèle 

d'explication dynamique et global. La question posée n'est plus celle du pourquoi ? mais bien du 

comment ?.

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