La genèse de la criminologie.

dimanche 5 janvier 2014

B. La genèse de la criminologie. 
On peut trouver l'origine de la criminologie dans la démarche de définition d'une rationalité 
pénale par Beccaria , dans cette période appelée période classique de la criminologie. Beccaria a 
voulu penser le système pénal comme un système de régulation autonome, se différenciant par 
conséquent et s'opposant par nature aux autres formes du droit, et en particulier aux doctrines 
médiévales qui associaient le délit à la notion de péché entraînant elle-même la notion de peine 
rétributive. À l'inverse, Beccaria marque son adhésion à la notion de "contrat social" déjà définie 
par Jean-Jacques Rousseau. Il s'inscrit en cela aussi dans la perspective des autres penseurs et 
philosophes du Siècle des Lumières tels que Voltaire, Diderot et D' Alembert, Montesquieu etc. 
Beccaria énonce comme fondement à la rationalité pénale trois idées fondamentales : 
- la légalité des incriminations et des peines. 
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- l'utilité des peines pour la société. 
- la proportion nécessaire entre les délits et les peines. 
Pour l'essentiel, on retiendra également que la démarche de Beccaria, et au-delà toute la période 
classique de la criminologie, s'inscrit sur la base de la notion de "libre-arbitre" et par conséquent 
de la capacité que détient l'être humain de se poser comme responsable à l'intérieur du choix entre 
le bien et le mal, et par conséquent aussi de manifester sa capacité à s'engager dans le contrat 
social en cause. (Cfr Jean IMBERT, Beccaria, le père de la justice moderne. In " le Crime : juges 
et assassins depuis 5000 ans ", L'HISTOIRE. Juillet-août 1993. Pp 68 à 71.) 
Le deuxième pilier fondateur de la criminologie est celui de l'école positive italienne regroupant 
en son sein les trois auteurs que sont Lombroso, Ferri et Garofalo. Ces auteurs sont en effet aux 
origines de la criminologie comme science moderne au début du XIXe siècle. (Cfr. H.N. BARTE 
et G. OSTAPTZEFF, Criminologie clinique. Ed. Masson. Coll. Abrégés. Paris 1992. Pp 4 – 5.) 
En ce qui concerne en premier Cesare Lombroso et sa théorie du criminel-né, on relèvera le fait 
que cet auteur s'inscrit dans la perspective des théories de Darwin et Lamarck, auteurs ayant mis 
en lumière les notions d'hérédité des caractères acquis et de sélection naturelle. Par ailleurs, 
Lombroso s'inscrit également comme disciple de Gall, scientifique allemand ayant théorisé une 
philosophie de l'esprit humain à partir de l'étude du crâne et de ce qu'on appellera la phrénologie
ou crânioscopie, soit une étude des fonctions du cerveau et de leur localisation d'après la forme 
extérieure du crâne. 
Lombroso s'inscrit également dans la perspective des recherches des fondateurs de la psychiatrie
que sont Pinel (notion de "manie sans délire"), Esquirol (monomanie homicide), Morel (notion de 
dégénérescence). 
Lombroso définit l'homme criminel comme le déchet de la sélection humaine, une victime de 
l'hérédité, un être affecté de stigmates anatomo-physiologiques. En conséquence de cet état de 
victime d'une transmission héréditaire de tares, le criminel-né présente, selon Lombroso, une 
absence de sens moral. Il présenterait également un fonds épileptoïde. Par conséquent, ce 
criminel-né n'est susceptible que d'une peine adaptée à sa personne et non plus comme le 
préconisait Beccaria, à une peine proportionnée à l'importance de l'acte commis. 
Lombroso distingue le criminel-né du fou moral et épileptique, du criminel par passion, du 
criminel d'occasion. 
Les théorie de Lombroso seront critiquées, d'une part, par l'École de Lyon avec à sa tête 
Lacassagne et, d'autre part, par un courant anthropologique guidé par le professeur Topinard. L'

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