LA MONOSOMIE 4p -genetique

mercredi 5 février 2014
LA MONOSOMIE 4p-
 :
 Syndrome de WOLF-HIRSCHHORN


1
ère description : 1965 par Wolf et coll.
Sex ratio: 1M / 2F

I : CLINIQUE

 Hypotrophie sévère (dès la naissance, et s’accentue avec l’âge)
 Dysmorphie cranio-faciale :
- Microcéphalie, avec saillie des bosses frontales; rides du front lorsque l’enfant
pleure. Hypertélorisme.
 - Casque de « guerrier grec » : bords du nez rectilignes, prolongeant la ligne des
 sourcils, avec pointe du nez carrée, de la même longueur que la racine, petit menton en
 retrait.
 Malformations : dues à des « défauts de fermeture » : les plus constantes sont le bec
 de lièvre, fente palatine, spina bifida.
 Malformations viscérales : cardiaques (50 %).
 Encéphalopathie profonde. Le retard mental est très prononcé QI < 20.

 Evolution : La durée de vie peut aller jusqu’à 20 ans, conditionnée par la sévérité des
malformations.



II : CYTOGENETIQUE 
 
- 90 % : délétion de novo surtout au niveau de la bande 4p16 (caryotype des parents 
normal) 
 - 10 % : translocation. 
 - Cas particulier : chromosomes 4 en anneau 
 - Microdélétions du chromosome 4p (diagnostic par FISH). 


III : CONSEIL GENETIQUE 
 
- Un caryotype des parents est nécessaire, pour détecter une éventuelle anomalie 
chromosomique de structure à l’origine du syndrome de Wolf de l’enfant. 
 
- Si une translocation est retrouvée chez les parents, un diagnostic prénatal est 
indiqué pour les grossesses ultérieures, sinon le conseil génétique est rassurant. 
 
 
 
LA MONOSOMIE 5p- 
Le Syndrome du cri du chat 
 
 
Le syndrome du cri du chat a été associé à une monosomie 5p-, la première fois en 1963 par 
LEJEUNE. 
L’incidence de la maladie est de 1 /20000 à 1/50000. La prévalence chez les retardés 
mentaux (QI< 50) est de l’ordre 1/350. 
 
 
I : CLINIQUE 
 
 RCIU 
 Hypotonie constante. 
 Retard psychomoteur, retard mental profond avec l’âge, troubles de la coordination 
 du langage. 
 Cri caractéristique ressemblant à un miaulement. 
 Dysmorphie : 
 Chez le nourrisson : microcéphalie, visage lunaire, hypertélorisme, épicanthus, 
 strabisme, micrognathie, parfois saillie de la suture métopique. 

Avec l’âge, la dysmorphie se modifie, elle devient plus atténuée, la 
 microcéphalie persiste mais le visage s’allonge. 
 
 Malformations : cardiopathies, anomalies cérébrales, anomalies oculaires, 
malformations rénales et abdominales, malformations squelettiques. 
 
 Evolution : la létalité est faible, à l’âge adulte ils demeurent hypotrophiques et de 
taille inférieure à la normale. 
 
 Diagnostic différentiel : syndrome d’Angelman. 
 
 
II : CYTOGENETIQUE 
 
 - Le caryotype métaphasique confirme le diagnostic. La taille de la délétion est 
variable allant de la totalité du 5p à une délétion limitée à la région 5p15.2-15.3. L’anneau du 
chromosome 5 et les translocations non équilibrées de novo sont rares. 
 
 - Cytogénétique moléculaire : des microdélétions ont été décrites par FISH et/ou 
prométaphase. 
 
 
III : CONSEIL GENETIQUE 
 
 - Le caryotype des parents est nécessaire. Le conseil est rassurant si le caryotype des 
parents est normal. En cas de translocation parentale, le diagnostic anténatal est possible par 
l’étude du caryotype fœtal.


LE SYNDROME DE TURNER 
 
 
Le syndrome de Turner est secondaire à un déséquilibre chromosomique: monosomie X et 
variantes. Il associe un retard de croissance avec impubérisme, des malformations cardiaques 
et/ou rénales fréquentes et une intelligence normale. 
Le syndrome de Turner survient chez 1 sur 2 500 nouveaux-nés de sexe féminin. 
La monosomie X est une cause fréquente de fausses couches du premier trimestre. La 
monosomie X représente environ 10% de toutes les fausses couches précoces. 
 
I : CLINIQUE: 
 
Le diagnostic de Turner peut être évoqué en période néo-natale (dysmorphie, malformation) 
ou chez la jeune fille (retard de croissance, impubérisme). 
 
I-1 : La forme néo-natale: 
 Retard de croissance intra utérin. 
 Fréquence de l'artère ombilicale unique. 
 Syndrome de Bonnevie–Ullrich associant un lymphoedème du dos des mains et/ou des 
 pieds (dur, non inflammatoire, régresse en 2 ans), excès de peau sur la nuque 
 (pterygium colli). 


I-2 : Dans l'enfance et l'adolescence: 
 Petite taille (l’adulte ne dépassera pas 1,50 m). 
 Visage triangulaire, hypertélorisme, ptosis, épicanthus possible, fentes palpébrales en 
 bas et en dehors, cou court, pterygium colli (plus de 50 % des cas), cheveux implantés 
 bas sur la nuque, palais ogival, micrognatisme, oreilles bas implantées. 
 Thorax en bouclier, mamelons trop écartés.

Brachymétacarpie du 4e doigt, cubitus valgus, affaissement du plateau tibial interne 
(signe de Kosowizc), ostéoporose intense (et risque accru de fractures) après 45 ans. 
 Naevi constants, vitiligo et/ou taches café au lait, tendance aux cicatrices chéloïdes 
 (n'opérer que si nécessaire; éviter la chirurgie esthétique), ongles hypoplasiques 
 Organes génitaux externes de type infantile, utérus hypoplasique, aménorrhée primaire 
 et stérilité, absence de développement mammaire, pilosité pubienne réduite. 
 Intelligence normale ou subnormale 
 Les malformations: 
 - cardiaques (20-30%): dont coarctation de l'aorte (10-15 %), toute coarctation 
 de l'aorte chez une fille doit faire évoquer un syndrome de Turner. 
 - rénales (40-50 %): rein en fer à cheval, hydronéphrose 
 - luxation congénitale de la hanche, scoliose. 
 Déficits sensoriels : surdité (40%). 
Anomalies oculaires : myopie, cataracte, strabisme 
 Manifestation possible de maladies récessives liées à l' X. Toute maladie récessive 
 liée au sexe chez une fille doit faire pratiquer un caryotype

II : LE DIAGNOSTIC CYTOGENETIQUE: 
 
 La monosomie 45, X homogène est responsable de 55 % des cas de Turner, par perte 
du chromosome X maternel dans 20-30% des cas, ou perte du gonosome paternel (un X ou un 
Y) dans les 70-80% des cas



C'est la délétion du bras court du chromosome X qui est responsable de la majeure partie du 
syndrome, sauf la déficience ovarienne qui est plutôt causée par la perte du bras long. 
 Les mosaïques, sont à l’origine de phénotypes Turnériens plus ou moins typiques, 
parfois féconds avec aménorrhées secondaires. Lorsqu’elle est soupçonnée, la présence de 
matériel génétique provenant du chromosome Y doit être recherché par PCR, FISH ou par 
coloration à la Quinacrine. 


III : LE BILAN BILOGIQUE ET RADIOLOGIQUE 
Déficience ovarienne (déficit en stéroïdes sexuels, aménorrhée). Gonades réduites 
à des bandelettes fibreuses (régression des cellules germinales au 3e mois intra 
utérin; biopsie non indispensable). 
Tendance à l'hyperglycémie; HTA (20-30%). 
Fréquence des pathologies auto-immunes (thyroïde: surveiller T4, TSH, anticorps). 
Radiographies et échographies (squelette, appareil urinaire, coeur). 

IV : LE DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL 
Les dysgénésies gonadiques. 
Le syndrome de Noonan. C’est une maladie génétique autosomique dominante 
avec malformations cardiaques, retard mental léger avec fertilité ou infertilité. 
Les autres pathologies avec aménorrhée primaire: femmes XY: phénotype 
féminin avec caryotype 46,XY. 
 
V : CONSEIL GENETIQUE ET PRISE EN CHARGE 
La monosomie X, homogène ou en mosaïque, est une anomalie accidentelle ; le 
risque de récidive lors d'une grossesse ultérieure est considéré comme faible. 
En cas d'anomalie de structure de l'un des chromosomes X, le caryotype parental 
doit être pratiqué. 
Prise en charge des malformations. 
Gonadectomie si présence d'un chromosome Y en mosaïque (risque néoplasique). 
Oestrogénothérapie et hormone de croissance pour compenser le retard de 
croissance, induire le développement de caractères sexuels secondaires et la 
menstruation, et prévenir l’ostéoporose. 
Soutien psychologique. 



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